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LES P ' TITES LADIES
LES P ' TITES LADIES
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  • 2007
6 mai 2007

Les p'tites connes d'aujourd'hui

Faye Dunaway, Jean Seberg, Ava Gardner, Audrey Hepburn... Voilà qui nous voulons être. Steve McQueen, Marlon Brando, James Dean, Clarck Gable... Voilà avec qui nous voulons être. Petites minettes d’à peine vingt ans... Voilà ce que nous sommes. Nous avons beau lire Faulkner et Vila-Matas, connaître nos classiques sur le bout des doigts et se délecter des écrits de Confucius, il n’empêche que nous sortons tous les soirs et remuons notre cul sur des airs bien éloignés d’un Nocturne de Chopin . On pleure de ravissement devant Casablanca ou la Strada mais notre vie ressemble plus au mauvais remix d’une série B. On rêve d’une belle histoire d’amour en noir et blanc mais on peut plaquer un mec par sms via un portable haut en couleurs. On rêve de porter du Chanel et du Prada mais on est déjà à découvert rien qu’en faisant les soldes à Etam. On rêve... ça on sait faire. En vérité on ne sait pas vraiment faire quoique ce soit d’autre ( à part l’amour, pour ça on est toutes plutôt douées). On rêve de réussir ailleurs mais on ne pense jamais à essayer de vivre ici. Mes amies et moi sommes-nous anormales, sommes-nous d’étranges créatures animées par la cupidité? Je ne nous crois pas bizarres. Je crois seulement qu’à l’heure du “vous avez des hémorroïdes? Contactez-nous pour venir en parler à la télévision”, le fameux petit quart d’heure de gloire que tout le monde était décemment en droit d’attendre (et d’atteindre) c’est aujourd’hui après une vie entière de gloire que les gens courent. Devenir riche... Devenir célèbre... Devenir riche et célèbre... Voilà de quoi est emplit l’esprit des gosses de toute une génération, qui depuis leur naissance voit un branleur de lofteur se faire plein de fric et être invité partout et leurs parents miséraient comme des dingues toute l’année pour pouvoir se payer 15 jours de bungalow dans un coin paumé sous le soleil pluvieux du week-end de l’ascension (mais tout de même à quelques kilomètres de la mer pour les plus chanceux). Et on ose se plaindre de l’analphabétisme chez les jeunes? Mais les mômes ils n’en ont rien à foutre de Proust et Kafka, ils ne parlaient que de gens simples et de vraies vies. Leurs vies à eux doivent être pleine de paillettes, d’euphorie, d’autographes,de cinéma et de facilité !! Voyons messieursdames, vous pensiez encore que votre vie et celle de votre entourage, à savoir travail, famille, petits ennuis, constituer une sorte de norme? Allumez votre téléviseur plus souvent ! Notre malaise, à mes amies et moi, est dû au fait que nous sommes issues de familles “d’intellectuels” et s’est peut-être inscrit dans nos gênes ce goût pour la littérature et le cinéma d’auteur. Mais à la différence de nos parents, nous nous posons une question: à quoi cela sert-il aujourd’hui? A quoi cela sert-il aujourd’hui si ce n’est qu’accentuer notre malaise face à la détresse culturelle à laquelle nous assistons en nous rendant plus lucides de son ampleur et nous faire passer pour d’intolérables élitistes et ainsi nous couper du monde alors que nous voudrions mieux le connaître? Il apparâit parfois comme une nécissité de se soumettre à l’abrutissage collectif pour oublier qu’il fut un temps où les gens s’élevaient sans avoir à se rabaisser, où le talent et le mérite prévalaient sur le physique et la connerie. Nous sommes sur la bonne voie, nous ressemblons davantage de jour à jour à de petites connes incultes prêtent à se faire sauter pour se faire inviter à dîner dans un resto branché (le but étant bien évidemment d’y être vu; après tout qu’importe l’homme assis en face de nous)
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Commentaires
F
Ne changez surtout pas !<br /> <br /> Plaisir à vous lire
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